La Leptine

N’avez-vous pas déjà entendu l’expression « Qui dort dine » ? En effet, la littérature actuelle soutient cette expression en confirmant que le sommeil semble jouer un rôle primordial sur notre appétit. Il est d’ailleurs possible de constater un dysfonctionnement dans la régulation des hormones de l’appétit lors d’un manque de sommeil1,4. L’une d’entre elles, la Leptine, s’en retrouve alors diminuée.

            Qu’est-ce que la Leptine et qu’elles sont ses effets ? La Leptine est l’une des principales actrices au sein du métabolisme énergique et de la régulation de l’appétit. Elle possède d’ailleurs une action anorexigène qui inhibe nos centres de contrôle de l’appétit. Ceci induit donc le sentiment de satiété postprandial.

Fonctionnement global : Nos adipocytes (cellules graisseuses du corps humain) détectent une augmentation du stockage de notre graisse corporelle à les niveaux de leptine augmentent dans le sang à informe le cerveau de la réserve énergétique totale contenue dans nos tissus adipeux à augmentation de la perception de la satiété à l’appétit diminue à l’apport alimentaire diminue à favorise la perte de poids.2

Il est à noter que la leptine, en quantité plus importante dans l’organisme, permet également d’augmenter la dépense énergétique / calorique via une augmentation de la production de chaleur par l’organisme (thermogenèse)3. Elle augmente aussi l'oxydation des acides gras comme énergie utilisable par le tissu musculaire, c’est-à-dire qu’elle nous permet d’utiliser ces gras pour produire de l’énergie au lieu de les stocker.

Sa fonction hormonale / sexuelle est également d’une grande importance en jouant un rôle capital au sein de l’axe hypothalamique des gonades; notamment des ovaires (voir image ci-jointe). Elle rend possible le bon fonctionnement ovarien et menstruel en permettant à l’hypothalamus d’envoyer ces signaux à l’hypophyse pour que cette dernière envoie, à son tour, ses signaux aux ovaires. Ceci explique que les individus qui subissent une trop grande perte de poids (p.ex. athlètes, problèmes alimentaires) connaissent une réduction importante de leur tissu adipeux conduisant à une diminution de la leptine. À un certain niveau, la Leptine n’est plus en mesure d’exercer sa fonction hypothalamique de sorte que les règles des femmes minces s’arrêtent complètement. Ceci s’appelle l’aménorrhée secondaire.

De même, la puberté peut même être retardée chez les jeunes athlètes (p.ex. gymnastes ou cyclistes de haut niveau) puisque leur niveau sanguin de lipide peut être particulièrement faible2. Ceci s’appelle l’aménorrhée primaire chez les jeunes filles n’ayant jamais eu ses menstruations.

Faits importants à noter :

1.      Les personnes obèses et diabétiques sont résistantes à la leptine2.

1.      Les personnes obèses et diabétiques sont résistantes à la leptine2.

a.       Plusieurs facteurs peuvent expliquer une telle résistance :

                                                              i.      La Masse adipeuse (p.ex. chez les personnes obèses)

1.      L’alimentation moderne (p.ex. fast food)

                                                            ii.      Excès d’Insuline (p.ex chez les diabétiques)

                                                          iii.      Excès de Cortisol

2.      Une bonne hygiène de sommeil est essentielle à une gestion de la Leptine.

a.       « Des études ont montré que l’augmentation de la durée du sommeil améliore la sécrétion de leptine pour un même repas ».4

3.      Rappelez-vous que la régulation de la Leptine est une question d’équilibre : une dysfonction de la leptine est autant remarquée par une quantité de masse grasse trop importante (p.ex. obésité, suralimentation) OU trop faible (p.ex. athlète, problèmes alimentaires). 
 

1)      Delaby, M.-N. (2015), « Le manque de sommeil donne envie de manger gras », consulté en ligne le 2015-07-07 à http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/09/13/21262-manque-sommeil-donne-envie-manger-gras

2)      E.N. Marieb & K. Hoehn (2010), Anatomie et physiologie humaines; 4e édition, Édition du renouveau pédagogique inc. 2010; p. 1293

3)      Wikipédia (2015); Leptine; consulté en ligne le 2015-07-07 à https://fr.wikipedia.org/wiki/Leptine#Fonctions

4)      Bourcigaux N. (2010); Les troubles du sommeil et leurs impacts sur le risque métabolique. Consulté en ligne le 2015-07-07 à http://www.sfendocrino.org/article/139/les-troubles-du-sommeil-et-leurs-impacts-sur-le-risque-metabolique

Martin Bergeron